Radicalement différent du précédent article sur Alberta Cross, j’ai maintenant envie de vous faire partager un “amour” que j’entretiens avec la musique classique depuis quelques années via le thème de la Folia. Ce thème est l’un des plus ancien en Europe, basé sur un motif répétitif simple et dont la provenance n’est pas encore sûre. La Folia la plus ancienne est trouvé au Portugal, les poètes Gil Vincente et Diego Sanchez de Badajoz écrivent des textes, publié dans le “De musica libri septem” de Francisco de Salinas en 1577. Cependant, la Folia se retrouve déjà au XVé siècle dans des chansons du Cancionero de Palacio, des œuvres de Juan de Encina ou dans des pièces de Bartolomeo Tromboncino et Giacomo Fogliano.
Théme de la Folia :
Au XVIIé elle arrive en Italie avec la guitare espagnole et les danses comme la sarabande, la passacaille et la chaconne. Les premières variations sont publiées par Kapsberger en 1604 dans le “Libro primo d’intavolatura di chitarone” sous son nom actuel, la Follia (avec deux “l”)
60 ans plus tard, en 1670, Mr de Lully, la renomme Folies d’Espagne. Farinel, l’importe en Angleterre sous le nom de Farinel’s Ground. L’engouement pour ce thème est une première, Robert de Visée, guitariste, théorbiste et luthiste, écrit dans son “Livre de Guittarre” en 1682 : « …on ni trouvera point non plus de folies d’Espagne. Il en court tant de couplets dont tous les concerts retentissent, que je ne pourois que rebattre les folies des autres. ». Couperin composera en 1722 “Les Folies françaises ou les Dominos”, suite de variation en Si mineur, publié dans son 3éme livre de clavecin.
(ci dessus : Mr de Lully)
Correli la reprendra également en 1700, Marin Marais en 1701 dans son second livre de “Pièces de viole”, Scarlatti en 1710 sous le nom de “Variazioni sulla Follia di Spagna”, Vivaldi dans sa Sonata de Camera vers 1705 ou encore Bach dans la cantate “des paysans” en 1742.Par la suite, la Follia se passe de mode au XIXé, même si on la retrouve encore dans quelques pièces comme la Rhapsodie Espagnole de Liszt. Au XXé, un léger sursaut se fait sentir grâce à Rachmaninov et ses variations sur un thème de Correli (1931). Plus récemment, le compositeur Vangelis a écrit des variations de ce thème pour le film “1492 : Christophe Colomb”.
NDR : Même si c’est une ineptie historique, la Folia n’étant pas contemporaine à Colomb.
Les meilleurs enregistrements de Folia pouvant être écouté actuellement sont enregistré par Jordi Saval et Hesperion XXI.
(ci dessous : Jordi Savall, Marin Marais par André Bouys, peint en 1704)
Voici quelques extraits et variations de folia :
Sources :
« The Folia Melodies », Acta Musicologica, vol. 45, fasc. 1 (janvier-juin 1973), p. 98-119.
« The Folia Dance and the Folia Formula in Seventeenth-Century Guitar Music », Musica disciplina, XXV (1971), p. 199-221.
Site internet http://www.folias.nl/ dédié à la Folia et ses variations
Je pense à la beauté de la musique classique. Je me suis familiarisé, celà depuis la 6ème (je suis en prépa aujourd’hui), avec la musique classique, ayant la capacité d’aimer toute oeuvre du moyen age jusqu’à l’époque contemporaine. M’étant plongé dans Vivaldi, notement avec ses Sonates, je tombe sur ce thème. L’oeuvre me plait, mais j’ai découvert bien plus tard que ce thème avait été repris n et x fois. Mais je pense que la plus belle des versions est celle de Vangelis qui me donne la chair de poule. Ce n’est pas de la musique classique, mais ça va bien au delà. Je vous conseille l’écoute de la version de Salieri, de Vivaldi ou de Hübscher. Un compositeur baroque en a composée une pour flute qui se détachge de toutes les autres. Je ne sais plus si c’est Tartini ou Zipoli. Lully aussi en a fait quelque chose d’intéressant, dans son style très fleuri, entre la marche et la danse pavanante.